Connue anciennement sous l'appellation syndrome de Reiter, l'arthrite réactionnelle est une inflammation articulaire qui apparaît en réponse des anticorps à d'autres infections qui apparaissent dans les autres parties du corps. Elle se manifeste par une inflammation et des douleurs articulaires des membres inférieurs, celle des yeux appelée aussi conjonctivite et celle de l'urètre ou urétrite. C'est une affection auto-immune, c'est-à-dire que le système immunitaire attaque ses propres tissus sains. Voilà pourquoi une reconnaissance médicale de ce trouble est nécessaire. Découvrons dans cet article comment le reconnaître, quelles sont ses origines, comment la diagnostiquer et la traiter.
Quels sont les symptômes de l'arthrite réactionnelle ?
Cette affection se manifeste par trois signes principaux : une douleur articulaire et extra-articulaire ou précisément au niveau des urètres et les problèmes oculaires.
- La douleur articulaire : elle est très intense et se situe au niveau des membres inférieurs, plus particulièrement les genoux, les chevilles et les pieds , entraînant une difficulté à bouger et à faire des mouvements.
- L'urétrite : c'est une lésion de l'urètre entraînant une difficulté à uriner, accompagnée de maux à intensité modérée. Chez l'homme, elle s'accompagne d'un écoulement au pénis avec des plaies sur le gland. La prostate peut également être douloureuse. Chez la femme, elle se manifeste par des pertes vaginales et un gène au moment d'uriner.
- La conjonctivite : c'est une réaction au niveau des yeux qui provoque le rougissement de la membrane externe du globe oculaire accompagné d'irritation. Cela entraîne à son tour une sensation de brûlure t d'inconfort sous la présence de la lumière.
Mais certaines personnes peuvent aussi présenter des taches sur la peau, notamment au niveau de la paume des mains et des plantes des pieds. Ces signes peuvent ensuite être accompagnés de fièvre, de fatigue extrême et une perte de poids.
Dans les cas les plus sévères, elle peut entraîner des complications telles que la tuméfaction de l'aorte et des tendons ou tendinite.
Comment diagnostique-t-on le syndrome de Reiter ?
Plusieurs méthodes permettent de diagnostiquer cette affection et confirmer la présence d'une affection telle que les diagnostics techniques, les examens physiques et les analyses de sang.
- Une évaluation clinique : cette étape est essentielle, car les signes sont souvent associés à des signaux d'autres affections. Ainsi, le médecin vous questionne sur plusieurs points tels que vos problèmes sanitaires, les infections antérieures et les signaux apparents : douleur, gonflement,
- Une radiographie : elle permet de repérer les changements et les anomalies au niveau des os et des articulations.
- Les tests biologiques : pour confirmer l'affection, il peut vous demander plusieurs examens biologiques pour exclure les affections présentant les mêmes signes. Cela inclut entre autres les analyses de sang telles que la protéine C-réactive ou CRP et la vitesse de sédimentation ou VPS qui mesure l'intensité de l'inflammation dans le sang. D'autres analyses telles que le test génétique HLA-B27 peut aussi être demandé. Celui-ci permet de confirmer l'affection, notamment chez les patients qui ont des familles sujettes à cette affection. Un résultat positif ou avec un taux élevé de ces tests révèle alors sa présence. Le liquide articulaire sur la partie touchée peut être aussi analysé pour écarter la goutte et les autres infections.
Comment traite-t-on l'arthrite réactionnelle ?
Il existe différentes méthodes et stratégies de soins disponibles pour gérer les signes et soulager les souffrances provoquées par ce syndrome. Ils ne permettent pas cependant de guérir ou de remédier à l'affection. Ils dépendent de leur localisation, des signes et de leur degré d'intensité.
- Les anti-inflammatoires non stéroïdiens ou AINS : ces médicaments sont utilisés pour traiter les lésions articulaires. Ils aident à soulager les souffrances et les sensations de gêne que l'affection crée. L'indométacine, la polyarthrite rhumatoïde, est en général administrée par le médecin.
- Les antirhumatismaux modificateurs tels que le méthotrexate et la sulfasalazine sont proposés pour un cas répétitif afin de mieux contrôler la réponse de l'immunité.
- Un inhibiteur du TNF : si les lésions ne peuvent être soulagées par ces médicaments, un inhibiteur du TNF est alors nécessaire.
- Les injections de corticoïdes : elles sont surtout utilisées pour les troubles sévères pour les diminuer et d'atténuer la douleur.
Pour la conjonctivite et les lésions cutanées, aucun médicament n'est nécessaire, sauf en cas de complication sévère de l'œil. Dans ce cas, un traitement au corticoïde ou au collyre est nécessaire.
Des soins non médicaux et de bons gestes sont aussi à adopter pour atténuer les symptômes et à aider à mieux gérer l'affection, comme les exercices physiques, l'habitude alimentaire.
- Des exercices physiques : ils permettent de renforcer la flexibilité de vos articulations et de maintenir leur mobilité, notamment lors de la phase de récupération. Elles les rendent moins raides, facilitant ainsi les mouvements.
- Un régime alimentaire adapté : cela est nécessaire pour mieux garantir la santé et réduire les risques d'inflammation. Privilégiez ainsi les aliments riches en oméga 3, particulièrement les fruits et les légumes.
- Le yoga ou la méditation sont essentiels pour votre bien-être et vous aident à mieux gérer le stress causé par les maux.
Quel est le pronostic de l'arthrite réactionnelle ?
L'évolution des symptômes dépend des sujets. Chez certaines personnes, les signes peuvent disparaître après quelques jours à quelques semaines de soin et au maximum après un an. Les patients peuvent alors continuer à mener une vie normale et bien gérer les maux avec une bonne habitude de vie et un régime alimentaire sain. Cela évite d'ailleurs l'aggravation de la situation et les complications sur le long terme.
Chez d'autres sujets par contre, notamment, chez ceux qui ont un antigène HLA-B27 ou qui présentent une infection à Chlamydia, où les rechutes sont fréquentes et la maladie peut devenir permanente. Dans ce cas, une prise en charge médicale sur le long terme s'avère nécessaire. Ils préservent par contre un bon rythme de vie et présentent une espérance de vie normale.
Elle peut alors évoluer vers des formes constantes et plus compliquées. Dans le cas où elle n'est pas traitée ou est mal gérée, elle peut également évoluer en :
- Arthrite chronique : des déformations de l'articulation sur le long terme peuvent apparaître, notamment au niveau de la colonne vertébrale et de la partie entre cette dernière et les os de la hanche peuvent apparaître. Certains peuvent même devenir handicapés définitivement si les signes sont trop récurrents.
- La spondylarthrite ankylosante : il s'agit d'une inflammation de la colonne vertébrale, entraînant des douleurs et une raideur dans le dos.
- Des problèmes oculaires : lorsqu'elle est trop récidive, le patient risque d'avoir des problèmes de vue, voire une cataracte.
- Des problèmes cardiovasculaires : elle peut provoquer une insuffisance au niveau de l'aorte et donc des problèmes de cœur, mais cela est très rare.
Dans une telle situation, le soin proposé est à base d'azathioprine ou de méthotrexate. Les médicaments contenant des agents type anti-TNF-α sont aussi privilégiés par le docteur traitant, car ils sont reconnus pour être efficace dans une telle situation.
Quelles sont les causes du syndrome de Reiter ?
Plusieurs facteurs sont à l'origine de l'apparition de ce syndrome. Ce dernier peut être d'origine infectieuse, génétique ou causé par des facteurs environnementaux.
- L'infection : c'est une des sources principales de l'affection qui est due à des bactéries provoquant des réactions immunitaires. Il s'agit entre autres de la chlamydia qui est une maladie infectieuse. Les bactéries se répandent dans les autres parties du corps, causant des inflammations. Il en est de même pour les bactéries à l'origine d'une infection intestinale comme le Campylobacter, la Shigella, la Salmonella et l'Yersinia. Elle peut aussi être causée par des virus comme l'hépatite et le VIH, mais cela est rare.
- La génétique : les personnes porteuses de gêne HLA-B27 présentent un risque élevé d'être affecté par le syndrome. Il en est de même donc pour celles qui ont des familles ayant un antécédent médical. Chez ces sujets, les réactions du système immunitaire à l'infection sont souvent anormales. Notez cependant que même si les personnes présentant les gênes présentent plus de risque, ils ne présenteront pas forcément ce syndrome.
- Le mode de vie et l'habitude alimentaire : bien qu'ils ne soient pas à l'origine direct du syndrome, ils peuvent renforcer leur apparition. Le fait de manger des aliments non sains qui ne contiennent pas assez de nutriments, et notamment les produits industriels, accentue son apparition. De même, un mode de vie sexuel peut aussi accroître le fait d'avoir une infection.
D'autres facteurs de risques peuvent aussi provoquer son apparition, tels que l'âge, le genre ainsi que la localisation géographique. Les jeunes hommes adultes, âgés de 20 à 40 ans, sont les sujets à cette affection. De même, les risques de l'atteindre sont plus élevés chez les personnes vivant dans les zones dans lesquelles des maladies infectieuses sont développées.
Où consulter pour un syndrome de Reiter ?
Pour bénéficier de soins et d'un diagnostic appropriés, vous devez vous adresser à des professionnels médicaux impliqués dans le suivi et spécialisés pour le cas. Plusieurs options s'offrent alors à vous en fonction des cas, de son intensité et de la manière dont ils se présentent.
- Les établissements médicaux : il est souvent difficile de détecter l'affection à cause de ces signes qui peuvent être associés à d'autres maux. Ainsi, si un des signes apparaît, le premier professionnel vers qui vous tournez est un établissement médical avec des docteurs généralistes. Ce dernier effectue des diagnostics physiques et examine vos antécédents médicaux.
- Les spécialistes de la maladie : le rhumatologue est un spécialiste en mesure de vous aider pour traiter le syndrome, et plus précisément le type lupus et polyarthrite rhumatoïde. Après un examen physique, il propose un médicament contre les maux et des inflammations sévères, les maux au niveau de la colonne vertébrale et les problèmes de rhumatisme.
- Les chirurgiens orthopédistes : en fonction de la complication des cas, il se peut que votre traitant généraliste vous oriente vers un chirurgien pour d'éventuelles opérations pour ôter les débris osseux ou pour des soins appropriés. Ce sont des experts des problèmes de l'articulation, des os et des muscles.
- Un dermatologue : le recours à cet expert est aussi nécessaire dans le cas des complications avec l'apparition d'une lésion cutanée par exemple pour un diagnostic et obtenir par la suite un soin approprié.
Questions fréquentes sur l'arthrite réactionnelle
Pourquoi le syndrome de Reiter affecte-t-il des jeunes adultes ?
Il affecte surtout les jeunes adultes parce que les personnes appartenant à cette tranche d'âge ont une habitude alimentaire et une vie sexuelle favorisant les problèmes à l'origine de l'affection.
Quels sont les traitements alternatifs possibles ?
Les traitements alternatifs possibles pour soulager les maux incluent des soins médicamenteux tels que les AINS et les antirhumatismaux ainsi que la kinésithérapie.
Comment gérer les symptômes au quotidien ?
Pour gérer les symptômes au quotidien, il est conseillé de faire des activités sportives, de se détendre pour mieux gérer le stress en faisant de la méditation par exemple et en adoptant une bonne hygiène alimentaire.
Quelle est la triade du syndrome de Fiessinger-Leroy-Reiter ?
La triade du syndrome est la lésion de l'articulation des membres inférieurs, l'urétrite et la conjonctivite.
Résumé sur le syndrome de Reiter
Une prise en charge appropriée et un suivi médical adapté sont essentiels pour ceux qui souffrent du syndrome. Cela permet d'améliorer la qualité de vie, d'alléger la douleur et de gérer le quotidien avec la maladie. Par ailleurs, lorsqu'il n'est pas traité, il peut évoluer en une affection permanente avec une forme compliquée, nécessitant un traitement sur le long terme. Dans une telle situation, l'accompagnement d'un professionnel et des services de soutien aux patients est important pour une meilleure gestion de la situation.